fofoka
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Καλημέρα!
Γνωρίζετε αν έχει αποδοθεί κάπως στα ελληνικά η έκφραση "vapeurs anglaises", που ισοδυναμεί νοηματικά με τη "δυσθυμία" (spleen) του Baudelaire;
Γράφει ο Diderot:
(http://christian.mathis.club.fr/fleurs.html)
Vous ne savez pas ce que c'est que le "spleen", ou les vapeurs anglaises: je ne le savais pas non plus. Je le demandais à notre Ecossais dans notre dernière promenade et voici ce qu'il me répondit: «Je sens depuis vingt ans un malaise général plus ou moins fâcheux, je n'ai jamais la tête libre . Elle est quelquefois si lourde que c'est comme un poids qui vous tient en devant. J'ai des idées noires, de la tristesse et de l'ennui: je me trouve mal partout, je ne veux rien , je ne saurais vouloir, je cherche à m'amuser et à m'occuper inutilement; la gaieté des autres m'afflige. Je souffre à les entendre rire ou parler Connaissez-vous cette espèce de stupidité ou de mauvaise humeur qu'on éprouve en se réveillant après avoir trop dormi ? Voilà mon état ordinaire, la vie m'est en dégoût...»
Denis Diderot , Lettre à Sophie Volland, 28 octobre 1760
Και από εδώ:
http://www.jdarriulat.net/Auteurs/Baudelaire/Baudbeautemod/Crisemod.html
Cette angoisse infinie, qui est à la fois l'effroi de l'abandon et le sentiment de l'absurde, Baudelaire le nomme d'un mot anglais : le spleen. Ni mélancolie, ni ennui, ni angoisse : il s'agit d'un état proprement moderne, une passion du néant que jamais l'esprit n'avait souffert avec autant d'intensité, pour lequel il faut un mot moderne, emprunté à la langue du pays qui incarne alors le mieux le matérialisme de la modernité : l'anglo-américain. Le mot était attesté dès le XVIIIe siècle, Diderot ayant déjà évoqué « le spline ou les vapeurs anglaises », non sans ironie. Le mot anglais remonte au XIVe siècle, où il désignait la rate, siège de la bile noire que l'on croyait responsable de la mélancolie. En l'empruntant à une langue étrangère (qu'il connaissait pourtant bien, puisque c'est la langue d'Edgar Poe, son double en poésie), Baudelaire entend souligner l'étrangeté de cet état qui s'abat comme une malédiction sur l'esprit et le laisse désemparé . Le spleen est un climat de brouillards et de pluie qui nous vient de la ploutocratique Angleterre : « Les ciels bas et les brouillards suscitent des distractions cruelles, et le spleen a désigné, en même temps que son décor météorologique, l'ennui inquiétant des Anglais. Jugeant les caricatures de Hogarth ou racontant un Pierrot féroce, Baudelaire diagnostique en eux la manière " du pays du spleen ", des " royaumes brumeux du spleen ". Dans l'espace littéraire, les ciels, les rues et les solitudes des vieilles capitales se ressemblent, et l'on a pu passer d'un authentique spleen de Londres à un poétique spleen de Paris »
Επίσης, από εδώ:
http://www.petitsclassiques.com/upload/complement_453f263a057cd.pdf
"Le mot [spleen] est emprunté un siècle avant Baudelaire. On le trouve chez Voltaire, Montesquieu et Diderot au sens des "vapeurs anglaises", et il n’est attesté qu’à propos des Anglais."
Σας ευχαριστώ πολύ.
Γνωρίζετε αν έχει αποδοθεί κάπως στα ελληνικά η έκφραση "vapeurs anglaises", που ισοδυναμεί νοηματικά με τη "δυσθυμία" (spleen) του Baudelaire;
Γράφει ο Diderot:
(http://christian.mathis.club.fr/fleurs.html)
Vous ne savez pas ce que c'est que le "spleen", ou les vapeurs anglaises: je ne le savais pas non plus. Je le demandais à notre Ecossais dans notre dernière promenade et voici ce qu'il me répondit: «Je sens depuis vingt ans un malaise général plus ou moins fâcheux, je n'ai jamais la tête libre . Elle est quelquefois si lourde que c'est comme un poids qui vous tient en devant. J'ai des idées noires, de la tristesse et de l'ennui: je me trouve mal partout, je ne veux rien , je ne saurais vouloir, je cherche à m'amuser et à m'occuper inutilement; la gaieté des autres m'afflige. Je souffre à les entendre rire ou parler Connaissez-vous cette espèce de stupidité ou de mauvaise humeur qu'on éprouve en se réveillant après avoir trop dormi ? Voilà mon état ordinaire, la vie m'est en dégoût...»
Denis Diderot , Lettre à Sophie Volland, 28 octobre 1760
Και από εδώ:
http://www.jdarriulat.net/Auteurs/Baudelaire/Baudbeautemod/Crisemod.html
Cette angoisse infinie, qui est à la fois l'effroi de l'abandon et le sentiment de l'absurde, Baudelaire le nomme d'un mot anglais : le spleen. Ni mélancolie, ni ennui, ni angoisse : il s'agit d'un état proprement moderne, une passion du néant que jamais l'esprit n'avait souffert avec autant d'intensité, pour lequel il faut un mot moderne, emprunté à la langue du pays qui incarne alors le mieux le matérialisme de la modernité : l'anglo-américain. Le mot était attesté dès le XVIIIe siècle, Diderot ayant déjà évoqué « le spline ou les vapeurs anglaises », non sans ironie. Le mot anglais remonte au XIVe siècle, où il désignait la rate, siège de la bile noire que l'on croyait responsable de la mélancolie. En l'empruntant à une langue étrangère (qu'il connaissait pourtant bien, puisque c'est la langue d'Edgar Poe, son double en poésie), Baudelaire entend souligner l'étrangeté de cet état qui s'abat comme une malédiction sur l'esprit et le laisse désemparé . Le spleen est un climat de brouillards et de pluie qui nous vient de la ploutocratique Angleterre : « Les ciels bas et les brouillards suscitent des distractions cruelles, et le spleen a désigné, en même temps que son décor météorologique, l'ennui inquiétant des Anglais. Jugeant les caricatures de Hogarth ou racontant un Pierrot féroce, Baudelaire diagnostique en eux la manière " du pays du spleen ", des " royaumes brumeux du spleen ". Dans l'espace littéraire, les ciels, les rues et les solitudes des vieilles capitales se ressemblent, et l'on a pu passer d'un authentique spleen de Londres à un poétique spleen de Paris »
Επίσης, από εδώ:
http://www.petitsclassiques.com/upload/complement_453f263a057cd.pdf
"Le mot [spleen] est emprunté un siècle avant Baudelaire. On le trouve chez Voltaire, Montesquieu et Diderot au sens des "vapeurs anglaises", et il n’est attesté qu’à propos des Anglais."
Σας ευχαριστώ πολύ.